Le syndrome de Usher est hétérogène sur le plan clinique et génétique. Il existe trois types de syndrome de Usher. Les types I et II sont les formes les plus courantes du syndrome d’Usher dans la plupart des pays. Le type III ne représente que 2% de tous les cas de syndrome de Usher.
Type | Déficience auditive | Déficience visuelle | Troubles vestibulaires |
Usher 1 | sévère à profonde congénitale | apparition au stade pré-pubère | sévères |
Usher 2 | modérée (peu fréquent) à sévère (fréquente) congénitale | apparition au stade post-pubère | aucun |
Usher 3 | progressive post-linguale | apparition au stade pré-pubère |
variables |
Le type I est caractérisé par une surdité congénitale profonde, empêchant l’acquisition du langage en l’absence d’implantation cochléaire précoce, une dysfonction vestibulaire congénitale retardant l’acquisition de la station assise, debout et de la marche, et une RP diagnostiquée dans la première décennie. La rétinopathie pigmentaire, ou plus précisément appelée dystrophie de type bâtonnet-cône se caractérise par une cécité nocturne en raison d’un dysfonctionnement des bâtonnets, puis des altérations progressives du champ visuel périphérique avec de façon ultime un champ visuel tubulaire. L’acuité visuelle centrale est préservée de façon plus prolongée.
Le type II se caractérise par une surdité congénitale non profonde, l’absence de dysfonction vestibulaire et une RP diagnostiquée dans la deuxième ou troisième décennie.
Le syndrome de Usher de type III, forme rare, est similaire au type I avec cependant une surdité non congénitale qui débute dans l’adolescence, progressive et qui peut ultimement être très sévère. Les patients USH3 ne présentent pas tous des troubles de l’équilibration.
Millan, J. M. et al. An update on the genetics of usher syndrome. J Ophthalmol 2011, (2011).
Aujourd’hui, une dizaine de gènes ont été identifiés pour cette maladie à transmission autosomique récessive ; ce qui signifie que les deux copies d’un gène dans chaque cellule ont une mutation (page dédiée au syndrome sur le site hereditary hearing loss).
Les gènes associés au syndrome Usher permettent la synthèse de protéines impliquées dans l’audition, l’équilibre et la vision. Dans l’oreille interne, ces protéines sont impliquées dans le développement et la fonction des cellules spécialisées appelées cellules ciliées, qui aident à transmettre des signaux sonores de l’oreille interne au cerveau. Dans la rétine, les protéines contribuent à l’entretien des cellules photosensibles appelées photorécepteurs à bâtonnets (qui fournissent une vision en basse lumière) et des photorécepteurs à cônes (qui fournissent la vision des couleurs et la vision en pleine lumière). Pour certaines des protéines liées au syndrome de Usher, leur rôle exact dans l’audition, l’équilibre et la vision est mal connu. La plupart des mutations responsables du syndrome d’Usher conduisent à une perte de cellules ciliées dans l’oreille interne et une perte progressive des bâtonnets et cônes de la rétine. La dégénérescence de ces cellules sensorielles provoque la perte d’audition, des problèmes d’équilibre, et la perte de vision qui se produisent avec le syndrome de Usher.
Le syndrome d’Usher peut être causée par des mutations dans plusieurs gènes différents. Des mutations dans au moins six gènes, exprimés dans les cellules ciliées, peuvent causer le syndrome Usher de type I. Les plus communes d’entre elles sont des mutations du gène MYO7A, suivie par des mutations dans le gène CDH23.
- Le gène MYO7A code pour la myosine VIIA. Les myosines sont des moteurs moléculaires responsables du transport des autres molécules d’un endroit à un autre de la cellule. Ces protéines interagissent avec l’actine, une protéine qui est importante pour le mouvement cellulaire et la forme (page consacrée au gène MYO7A du site Genetics Home Référence).
- Le gène CDH23 code pour la cadhérine 23, protéine d’adhésion cellulaire. Elles ont un domaine qui s’ancre à la membrane de la cellule et un domaine extra-cellulaire qui vont interagir entre eux pour former des ponts entre les cellules pour maintenir ou assurer leur adhésion (page consacrée au gène CDH3 du site Genetics Home Référence).
Le syndrome Usher de type II peut résulter de mutations dans trois gènes ; les mutations génétiques USH2A sont responsables de la plupart des cas de type II.
- Le gène USH2A permet l’élaboration d’une protéine appelée usherine, protéine qui se trouve dans les membranes basales de l’oreille interne et de la rétine (page consacrée au gène USH2A du site Genetics Home Référence). Le syndrome Usher de type III est le plus souvent causée par des mutations dans le gène CLRN1, seul gène identifié à ce jour.
- Le gène CLRN1 permet la synthèse de la clarine 1, une protéine transmembranaire exprimée dans les cellules ciliées (page consacrée au gène CLRN1 du site Genetics Home Référence).